Histoire du château de Saint-Priest

Le Cercle Iulius Victor est une association loi 1901 créée en juin 1997 et déclarée à la préfecture du Rhône le 1er aout 1997.
C’est à la suite des fouilles archéologiques sur le site du château de Saint-Priest en 1995 et 1996 que quelques passionnés d’archéologie et d’histoire régionale ont voulu aller plus loin dans la recherche et s’investir dans l’histoire de leur ville en créant une association.

L'EGLISE puis le CHATEAU DE SAINT-PRIEST AVANT 1645

par Lucien Charbonnier (publié dans Actes des journées d'études 2002 de l'Union des Sociétés Historiques du Rhône).

Avant les années 1990 et la rénovation du château de Saint-Priest, la colline qui porte le principal monument de la commune n’intéressait guère la population et ses édiles. Diverses associations ainsi que le commissariat de police avaient trouvé place dans le bâtiment. Les pièces avaient été aménagées suivant le bon vouloir des locataires. Seul le parc aménagé dans les années 1970 provoquait l’admiration et le respect du public. Le vieux château avait abrité pendant tant d’années tellement d’activités diverses qu’on ne voyait en lui qu’une vieille bâtisse du XIXème siècle sans intérêt. Quoique …

Il existe toujours des esprits curieux qui sentent ou pressentent le mystère et l’inconnu là où d’autres ne voient que banalité.

Un vaste projet de rénovation du château prend forme au début des années 1990 et des travaux importants sont programmés. On se dit que des découvertes vont être faites mais les archéologues sont peu enclin aux confidences. C’est d’abord un chantier de génie civil, alors place aux hommes de terrain : architecte, chef de chantier, il faut démolir pour reconstruire et faire du beau et du moderne.

Fin 1994, les archéologues après quelques hésitations décapent entièrement les murs du château et commencent à découvrir un édifice en partie ancien, médiéval même. La vieille bâtisse sans intérêt devient subitement un maison forte du 15ème siècle, au moins pour ce qui concerne l’aile nord. On se hâte de faire des relevés et puis c’est tout.

Mais il faut que le chantier avance et on démoli donc l’ancienne maison du concierge qui était accolée à l’aile nord et était de construction récente (moins d’un siècle), et là, SURPRISE !

Sous le petit bâtiment apparaissent des structures, des squelettes et surtout une pierre énorme avec des inscriptions, on dirait une stèle gallo-romaine comme on en voit à Fourvière.

Une nouvelle page de l’histoire de Saint-Priest commence à apparaître qui va complètement renouveler nos connaissances sur le passé de la colline du château et nous ouvrir un nouvel espace de travail, de découverte où vont se retrouver tous les san-priods avec des projets et surtout une nouvelle vision de leur ville.

Une étude complète du bâti a été effectuée, des fouilles archéologiques ont été entreprises en mai 1995 sous la partie de l’aile nord démolie puis en février 1996 dans la cour du château.

Que nous ont appris ces fouilles archéologiques ?

LES ORIGINES.

Les rapports archéologiques font état d’une première occupation humaine identifiée comme étant un ensemble de fosses d’extraction de sable et de silo. Des constructions légères en bois devaient également exister à cette époque qui doit se situer entre le IXème et le XIème siècle.

Après leur destruction, le lieu est transformé en cimetière, dans lequel est édifiée une église. C’est un édifice à nef unique, dont l’abside est inscrite dans un chevet plat. Ses murs épais sont bâtis en galets liés par un mortier blanc résistant. Les fondations du chevet utilisent comme matériaux divers blocs d’origine antique, dont la superbe stèle funéraire de l’enfant Jules Victor, décédé à l’âge de dix ans.

L’église servit de lieu de sépulture et les inhumations se poursuivirent autour d’elle. Grâce au mobilier funéraire des tombes (vases et agrafes de linceul), il est possible d’envisager une datation de l’église vers le Xème siècle, ce qui en fait l’une des plus anciennes conservées dans le département. Les vases les plus tardifs enfouis avec les morts appartiennent au XIIIème siècle.

A partir de ces premières constations, on peut effectuer différentes hypothèses.

La première correspond à la découverte de l’objet le plus ancien : la stèle gallo-romaine.

Magnifique découverte que ce bloc de près de deux tonnes avec une inscription très bien conservée. Elle peut être datée du IIème siècle de notre ère. Comment cette pierre est elle venue ici ? A-t-elle été déplacée ?

Nous sommes dans l’ignorance la plus totale sur l’origine du bloc mais la conclusion quasi officielle est de lui trouver une provenance extérieure au site et son transport sur la colline à une date indéterminée.

Nous pouvons aussi émettre une idée : la colline du château était dès l’origine une nécropole, un site voué à la vénération des dieux ou des morts. Notre colline n’est guère différente de la plupart des lieux élevés qui se trouvent en général occupés soit par un ouvrage de défense soit par un cimetière .Sa situation élevée, battue par les vents du nord et du sud en fait un exemple classique de site dédié à l’inhumation des morts dans l’Antiquité.

Des sites gallo-romains ont été repérés sur les pentes au nord côté village, rues du Payet et Gambetta ainsi qu’une tombe à incinération du 2ème siècle rue Johanny-Berlioz et au sud à Sayte et Bel Air. Notre colline aurait ainsi pu abriter les restes des habitants vivant à proximité, dans un rayon de quelques centaines de mètres. Dans ce cas, la stèle de JULIUS VICTOR et ses parents n’aurait pas bougé depuis des siècles. L’enfant et ses parents pourraient ainsi être considérés comme les plus anciens « san-priods » de l’Histoire.

La seconde hypothèse est la situation générale dans notre région au début du Xème siècle.

D’autres recherches archéologiques entreprises à Vénissieux ont apporté des résultats intéressants et complémentaires.

A la même époque vers le Xème siècle un village existait à l’emplacement du château et de l’église de Vénissieux. Ce modeste groupement d’habitations était entouré d’un fossé que fut comblé vers l’an 1000.

Les constructions en bois retrouvées à Saint-Priest lors des fouilles sous le château sont de la même époque.

On peut penser que la première moitié du Xème siècle fut dans notre région une période d’insécurité qui obligea les habitants à vivre dans des habitats fortifiés ou au moins protégés par un fossé sans eau, complété par une palissade.

Les quelques notes se rapportant à cette époque parlent de raids sarrazins jusque vers l’an 928 ou encore de destructions hongroises jusqu’en 924.

La seconde moitié du Xème siècle fut en revanche une période de renouveau avec l’apparition de la féodalité qui permit de sécuriser les populations à défaut de les libérer.

Dès la fin de la période d’insécurité qui avait commencé probablement vers la fin du règne de Charlemagne (814) le site reprend sa destination exclusive de cimetière au XIème siècle. Les fossés sont comblés et les habitants du lieu délaissant leurs habitations précaires en bois peuvent reprendre leurs aises en s’établissant alentour dans les espaces nouvellement défrichés.

LES MOINES D’AINAY.

Même si on ne connaît pas la date exacte, c’est vers la fin du Xème siècle que les religieux apparaissent. Cette période correspond à un renouveau monastique important. Les moines de l’abbaye d’Ainay entreprennent de reconquérir les campagnes laissées à l’abandon pendant des décennies.

Rien ne prouve que la célèbre abbaye lyonnaise ait été présente dans le Velin avant le Xème siècle.

Endommagée elle aussi au début du Xème siècle dut relever ses murs avant de repartir.

Les moines arrivent peut-être au milieu du Xème siècle. Que trouvent-ils sur le territoire actuel de la commune de Saint-Priest?

Quelques dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants répartis sur un espace bien grand pour eux. Quelques uns sont autour de la colline du futur château, d’autres se trouvent à Chavorlay, en face du gymnase du collège Gérard-Phillippe. Des sondages archéologiques effectués en septembre 1999 ont révélé un habitat du Xème / XIème siècle. D’autres sans doute vivent du côté de Saint-Martin et Manissieu, près de la forêt qui a recouvert le pays à la fin de l’Antiquité. Ils ont hérité des structures en ruine des fermes gallo-romaines.

Ces structures anciennes ont progressivement donné naissance à des villages avec peut-être une église en bois ou en pierre bâtie vers le 6ème ou le VIIème siècle. Aucune n’a été retrouvée, ni sous le château, ni à Chavorlay. Nous ignorons d’ailleurs le nom de ces villages.

Les moines donc entreprennent la reconstruction matérielle et spirituelle du Velin dans le but de le mettre en valeur et en tirer des revenus.

Sur la colline du château, ils construisent une église en pierre que les archéologues ont daté de la fin du Xème siècle. Elle est construite sur une partie du cimetière. Ce qui laisse penser qu’une église en bois a pu la précéder.

C’est à ce moment précis que le vocable « Saint-Priest » a du apparaître.

L’église a été dédiée à SANCTUS PRAEJECTUS, évêque de Clermont en Auvergne où il fut assassiné au VIIème siècle. Très populaire, on donna son nom à une vingtaine de localités en France, dont une seule à l’est du Rhône, la nôtre.

Cela peut paraître bizarre, étant donné l’éloignement de cette région. Mais un indice relevé dans l’histoire de l’abbaye d’Ainay est révélateur. En effet l’abbaye qui avait besoin de moines au moment de sa reconstruction et de son expansion au Xème siècle vit venir plusieurs moines d’Auvergne qui lui donnèrent un second souffle. On peut penser que les religieux débarquant dans le Velin étaient originaires de cette province et qu’ils honorèrent leur saint évêque en lui dédiant la nouvelle église.

Saint-Bonet, avec un seul « n » était également un évêque auvergnat. Il a donné son nom à l’église de Saint-Bonet de Mure, village limitrophe à l’est de Saint-Priest.

DU XIème AU XIVème SIECLE.

Au début du XIème siècle le site actuel du château est occupé par une église en pierre entourée d’un cimetière. L’habitat se réparti le long de la Grande rue actuelle et de la rue du Payet appelée territoire des Combes au XIIIème siècle, puis au sud le long de la rue du Bessay actuelle.

Cet ensemble porte désormais le nom de : paroisse de Saint-Priest.

D’autres villages apparaissent à cette époque : - au nord-ouest Chavorlay qui donnera naissance à une famille chevaleresque, mais qui ne survécu pas au XVème siècle, - au nord-est Manissieu qui existe toujours, - entre les deux une autre paroisse importante gérée par l’abbaye d’Ainay et qui disparu à la fin de moyen âge : Saint-Martin d’Alo.

L’EGLISE.

La découverte majeure des fouilles archéologiques a bien sur été l’église.

En principe on a une église sous une église et un château sous un château. Là on a un cas un peu différent et même surprenant[3].

Bien que l’église ne soit pas menacée par le projet de restauration du château, il a été décidé de réaliser l’opération archéologique afin de recueillir le maximum d’informations.

Au cours de la première fouille en 1995 une partie du chevet ainsi que des dizaines de sépultures ont été mis à jour au bout de l’aile nord. La stèle gallo-romaine étant réutilisée dans l’angle du chevet. Deux sondages dans le château, un à l’emplacement de l’ascenseur, l’autre plus au sud, deux angles de murs ont permis de situer avec précision l’abside et les deux angles de la façade de l’église[4].

Tout n’a pu être dégagé car le château a été construit sur certaines structures de l’église[5].

En février 1996, seconde fouille, dans la cour cette fois et mise à jour de la nef ainsi que d’une structure relativement carrée venant s’appliquer à l’église côté sud. Est-ce une tour clocher ou une annexe de l’église ?

Enfin un troisième élément a été découvert. C’est un petit bâtiment nord-sud qui se poursuit sous l’aile sud du château. Peut-on l’interpréter comme un logement monacal ou encore la « maison forte » d’Ainay ?

L’église est relativement longue : 26 mètres hors œuvre, dimension extérieure. La largeur intérieure de la nef est de 4,50 et 5 mètres, ce qui est très étroit par rapport à la longueur.

Enfin un élément d’importance a été révélé après les fouilles lors du percement d’une porte au fond du salon CHARLES VII. Un renfort du mur extérieur nord de l’église est apparu dans le mur du château. Ce qui nous donne une idée de la hauteur, environ 11 mètres.

[3] : M.P. Feuillet
[4] : M. Lenezet
[5] : voir photo

DATATION DE L’EGLISE.

Peu d’éléments de datation ont été découverts lors des fouilles. Grâce au mobilier funéraire des tombes (vases agrafes de linceul), il est possible d’envisager une datation de l’église vers le Xème siècle[6] , ce qui en fait l’une des plus anciennes conservées dans le département. Les vases les plus tardifs enfouis avec les morts appartiennent au XIIIème siècle.

Il faut noter un point important. Les agrafes de linceul retrouvées sont plutôt carolingiennes (VIIIème siècle). Ces agrafes ont malheureusement déjà été dérobées.

Pendant les fouilles a également été émis l’hypothèse d’un agrandissement de l’église à partir des éléments de la première construction du Xème siècle.

Au cours de cette période l’église est donc agrandie d’un clocher ( ?) [7] et d’une maison du monastère citée en 1333[8].

Cette maison du monastère devait servir au logement du moine assurant la gestion des possessions du monastère à Saint-Priest et dans les environs. L’abbaye Saint-Pierre de Lyon ainsi que l’église Saint-Paul possédaient des biens dans les quatre paroisses médiévales et la concurrence entre elles était importante pour recueillir les donations et legs des habitants.

Au début du XIVème siècle le pays est bien différent. De nombreux territoires ont été défrichés et les hommes ont atteint le hameau actuel de la Fouillouse. Les cultures céréalières, la vigne et les pâturages crées par les hommes ont façonnés un nouveau paysage. Les hommes se sont multipliés et c’est presque la surpopulation.

[6] : M.P.Feuillet
[7] : Monique LE NEZET 1995
[8} : AINAY charte 48

DE L’EGLISE AU CHATEAU.

Au début du XIVème siècle s’amorce un tournant important dans la vie politique régionale. De grands seigneurs féodaux se sont imposés entre le Rhône et les Alpes.

D’un côté, les Dauphins de la Tour du Pin, de l’autre, les comtes de Savoie rivalisent pour s’emparer pacifiquement ou non des territoires et des richesses de leurs voisins. Ils ont ainsi éliminé les petits seigneurs et ils cherchent aussi à récupérer les biens des abbayes. Le comte de Savoie fait une bonne opération en 1310. Il achète le Velin à la veuve du seigneur de Chandieu et le 23 juin 1325 il cède ses droits seigneuriaux sur Saint-Priest à Guy Richard, issu d’une noble famille de Saint-Symphorien d’Ozon.

Le 11 mars 1337, son fils Humbert, prête l’hommage féodal à son suzerain l’abbé d’Ainay, pour « sa maison (forte) de Saint-Priest en Velin avec sa place près de l’église et du cimetière ». Bientôt Humbert Richard va acquérir tous les droits que l’abbaye tenait de Bocsozel et devient le premier seigneur laïc de Saint-Priest.[1]

En 1355, la Savoie cède le Velin au Dauphiné, et c’est au Dauphin que le fils d’Humbert, Gillet prête l’hommage féodal en 1370. Que possède Humbert Richard en 1337 ?

Une église entourée d’un cimetière avec un petit bâtiment d’habitation, le tout sur un promontoire avec vue imprenable sur la plaine en direction de Lyon.

Suite à la création juridique en 1325 de la seigneurie des Richard, quand ceux-ci entreprennent-ils la construction de la première maison forte et que deviennent l’église et le cimetière ? Dans quelles conditions déménagent-ils l’église à l’emplacement actuel ? On peut cependant noter qu’en 1389 une « maison de la cure[2] » existe déjà.

LE PREMIER CHATEAU.

Une vue des toits en direction de la Grande rue du village.
Une vue des toits en direction de la Grande rue du village

La première maison du nouveau seigneur semble avoir été modeste. Au XIVème siècle, c’est une simple résidence, une maison forte. Les seuls vestiges repérés par les archéologues sont les fossés et une porte ogivale découverte au rez-de-chaussée du corps central. Cette belle porte n’est malheureusement pas mise en valeur actuellement. Elle se trouve à gauche, en bas de l’escalier de l’accueil.

Que sait-on d’autre sur ces premières années ? Peu de choses si ce n’est le nom du nouveau seigneur : Gillet Richard qui a dû succéder à Humbert vers 1370.D’après l’Armorial de Dauphiné, « N…(noble) Richard, seigneur de Saint-Priest, testa en 1370, donnant ses biens du Dauphiné à Gillet Richard, son neveu ».La même année, « hommage est presté le 18 may par Gillet Richard, fils d’humbert, des chateaux et Terres de Saint-Priest et de jonnages avec leurs droits, terroirs, mandemants, juridictions, droits et appartenances ».[3]

Les plus anciens terriers de la seigneurie datent de 1375. Ils ont été étudiés il y a quelques années[4] mais ils sont plus parlants à la lumière des résultats des fouilles archéologiques.

En 1375 les habitants de Saint-Priest « paient redevance au seigneur parmi eux : Humbert Jail dit Guenay tient une verchère appelée la ‘placydou’ jouxte les fossés du château, la route publique de saint priest à lyon, la terre de Girin Parentis sous le service de deux sous un denier viennois et une poule de cens, à Saint-Priest le 27 décembre 1375… ». En 1390 les fossés sont encore mentionnés mais cette fois deux maisons sont contigües : « Jean Gerii dit charlet maison et verchère contigues jouxte… maison de Pierre Fabri, fossés du château de Saint-Priest… ».

Si les fossés sont les mêmes que ceux relevés lors des fouilles, il faut admettre que des habitations ont été construites près de ces fossés, en particulier côté nord où a été aménagée la plate forme. Aucune fouille ni sondage n’a été effectué sur cette zone malgré nos démarches.

Combien de maisons étaient construites tout près du château ? On possède la liste des hommes liges de Gillet Richard en 1375-1376 : Humbert Jail, Pierre Fabri, Jacquemet de Roche, Jean Chalua dit Chatel, Laurent Buthod, Pierre Chapuys, Jean Lentillieu, Guillaume Reynaud, Perronet Buchoud dit Merlin et Micholay Garny.

D’autre part, quatre d’entre eux plus Jean Vilorban paient « pour la garde ». Ces hommes ont-ils une fonction auprès de Gillet Richard et si oui laquelle ? Militaire ? Administrative ?

Car n’oublions pas le contexte de l’époque. Après la terrible peste de 1348 qui a fait disparaître près de la moitié de la population une autre épidémie moins violente affaibli le pays en 1361. Les Compagnies appelées « Tard Venus » pillèrent encore notre région de 1362 à 1367.

DE 1400 à 1450 : UN VRAI CHATEAU.

La tour construite en 1438 apparaît entre la façade ouest et la partie datée de 1450.
Une vue des toits en direction de la Grande rue du villageLes ouvertures verticales correspondent à des portes donnant sur un escalier extérieur en bois.

Au début du XVème siècle la lignée des Richard continue avec en 1402 Guillaume Richard de Saint-Priest[5] qui est également cité en 1413 puis Gillet, neveu du précédent, en 1447 et Louis Richard en 1468 (mort avant 1480).[6]

En 1421, alors que la région lyonnaise se trouve en effervescence du fait de la descente du duc de Bourgogne de la région de Mâcon sur Lyon, Imbert de Grôlée, sénéchal de Lyon « avait dès le début de son gouvernement choisi pour juge des ressorts et premier lieutenant un citoyen de Lyon, Jean Paterin, à qui il adjoignit pour la défense du pays, un gentilhomme dauphinois et presque Lyonnais, Gillet de Saint-Priest ». (Kleinclausz).

La maison-forte est agrandie ou peut-être reconstruite avec la construction d’une tour de 8,30 mètres de côté à l’angle nord-est. Elle était desservie par un escalier extérieur en bois. Ce bâtiment avait une vocation essentiellement résidentielle. Les analyses réalisées sur les poutres de la « tour » fournissent la date de 1438 pour sa construction.

En 1444 face à une nouvelle menace « le comte de Saint-Priest prie la ville (Lyon) de lui accorder des canonières et des couleuvrines pour la défense de son château … »[7].

Début des travaux 1995
Une vue des toits en direction de la Grande rue du village

En 1450, la maison-forte est agrandie par la construction de l’aile nord. C’est un bâtiment très homogène dont la seule modification importante a été la création du grand escalier moderne. Construit sur une cave voûtée, il comporte trois niveaux « spécialisés » de 162 m2 chacun. Le rez-de-chaussée est occupé par la cuisine voûtée. Au premier étage se trouve la salle de réception, avec ses fenêtres à meneaux et sa cheminée monumentale. Le second étage devait être consacré à la vie privée.[8]

Le château restera propriété des Richard jusqu’en 1645, date à laquelle il sera vendu à la famille Guignard.

La vie du château continuera au cours des siècles avec différents propriétaires mais c’est grâce aux fouilles archéologiques de 1995 et 1996 que nous en savons aujourd’hui beaucoup plus sur le principal monument de la ville de Saint-Priest.

[1] Ch. Talon. Les seigneurs de Saint-Priest. p.16 Poyet Ed.
[2] Terriers de Saint-Pirest folio 21V
[3] Ch. Talon. Les seigneurs de Saint-Priest – Archives de l’Isère
[4] Lucien Charbonnier. Histoire de Saint-Priest en Velin 1990 Ed. Bellier
[5] Charles Talon. Les seigneurs de Saint-Priest. Poyet Ed. 1980 page 17
[6] id page 18-19
[7] Ch. Talon id page 18
[8] Service Régional de l’Archéologie.

Copyright © Cercle Iulius Victor / LC - Tous droits réservés